« Veiller sur mes parents » : quand La Poste marchandise le lien social

Tous les bons manuels de marketing vous le diront : « Il ne faut pas vendre ce que l’on fabrique, mais fabriquer ce que l’on peut vendre ». En la matière, le tout nouveau service de La Poste « Veiller sur mes parents » est exemplaire. Avec cette offre, mise en place dans le cadre de son plan stratégique « La Poste 2020 : Conquérir l’avenir », le groupe aux capitaux 100% publics ne fait, pourtant, que rendre payant un service que les facteurs ont toujours rendu aux usagers gratuitement, et le plus naturellement du monde.

Et La Poste inventa… le lien social monétisé

Lancé en novembre 2016 dans certaines régions pilotes, le service « Veiller sur mes parents » étendu à tout le territoire depuis le 22 mai dernier, a pour objectif, en apparence plutôt louable, de rompre l’isolement des personnes âgées. Sur le site de La Poste, on découvre l’alléchante offre de lancement : une visite par semaine à vos parents, effectuée par un facteur, dans le cadre de sa tournée, vous coûtera la modique somme de 19,90 € par mois. Quatre visites vous coûteront 99,90 €, et six visites par semaine, le top du top, 139 € par mois. En contrepartie, La Poste enverra un facteur ayant suivi une formation de trois heures « co-construite avec le gérontopôle des Pays de la Loire » (ou suivie par internet), discuter 5 à 10 minutes, montre en main, avec votre vieux papa et/ou votre vieille maman.

Dans un billet publié sur LindkedIn, le PDG du groupe La Poste, Philippe Wahl, ne cache pas son ambition de faire de son entreprise un acteur majeur de la « silver économie », l’économie des seniors. Sa récente prise de participation majoritaire dans la société Axeo Services, un réseau de 180 agences spécialisées dans l’aide à domicile, traduit d’ailleurs la volonté du groupe de transformer sa branche services-courrier-colis en société de services de proximité. Son postulat est que l’enjeu premier du marché des vieux est leur indépendance dans le « bien vieillir ».

Idéologie marchande

Dans le spot télé, tout droit sorti du gulliver des publicitaires d’Havas (groupe Bolloré), une vieille dame, apprêtée, dans un appartement accessoirisé par l’inévitable combo chats-en-porcelaine-mots-fléchés-portrait-du-mari-décédé, repense à ce temps où les enfants « gardaient les parents à la maison »… Offusquée, elle, n’aurait « jamais voulu ça ! » Et, tout en sortant la porcelaine du dimanche pour servir un café au jeune facteur venu veiller sur elle, elle ajoute en le fixant dans le blanc des yeux (attention, séquence émotion) : « Et puis, je t’ai toi, Jean ! Non mais c’est vrai, ça me fait plaisir quand tu passes me voir… » Instant de convivialité, chaleur humaine, complicité intergénérationnelle ; tous les ingrédients 100% mièvrerie sont réunis pour séduire quelques seniors prescripteurs et déculpabiliser leurs enfants ingrats, partis bosser dur à la ville loin de leurs parents vieillissants.

Sur le pas de la porte, prêt à enfourcher son vélo, Jean, le facteur, pianote sur son téléphone le message suivant : « J’ai rendu visite à votre mère. Elle va bien. » Waouh. Alors ça, c’est de la veille… Ma foi, ça fait un peu cher, le SMS, non ? Il est vrai que passer soi-même un coup de fil à ses parents pour s’enquérir de leur état est une affaire bien complexe, pire, qui peut être sacrément chronophage.

Et est-ce qu’on peut seulement savoir si une personne « va bien » après l’avoir vue 5 minutes ? On n’ose imaginer ce qu’il adviendra des facteurs, qui devront rendre des comptes à leur hiérarchie en cas de bourde. De quoi écoperont-ils pour n’avoir pas su détecter que papi couvait un AVC ? D’un blâme, d’une mise à pied ? Mais non, impossible. Si c’est payant, c’est que c’est sérieux, rassurez-vous…

L’idéologie marchande est si bien ancrée dans les esprits, que la banalisation de l’incitation à dégainer notre carte bancaire pour tout, même pour payer du lien social, semble choquer de moins en moins. Pourtant, recherche de profit et service public n’ont jamais fait bon ménage, et par cette monétisation du contact humain, La Poste passe en force de l’autre côté du virage qu’elle a largement amorcé depuis les années 1990 avec la fin des P.T.T., le grignotage de ses monopoles par le grand marché européen, l’ouverture à la concurrence du marché du courrier, et la prise en charge de la direction par des managers aux dents longues.

Quand j’étais factrice

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La preuve, en image, après une grosse journée de travail (et oui, j’étais majeure…)

Née en 1987, j’ai grandi sans internet, ni même le téléphone. Parmi tous les métiers que j’ai exercés une fois adulte, celui de factrice fut l’un des plus valorisants socialement. Trois années de suite, en 2008, 2009 et 2010, étudiante, j’ai remplacé des facteurs en congés ou en arrêt maladie, pendant mes vacances scolaires. J’ai pu constater de l’intérieur leur inquiétude, et la dégradation de leurs conditions de travail, au moment charnière du changement de statut de La Poste en société anonyme à capitaux publics… À coup de CDD de trois à quatre semaines, j’étais salariée du bureau de poste de la ville où j’ai grandi, La Souterraine, petite commune de 5900 âmes, au nord-ouest de la Creuse.

Aux alentours de 6 h du matin, six jours sur sept, je foulais la rosée pour me rendre au bureau de poste du centre-ville et récupérais mon véhicule, un Kangoo jaune poussin, au garage. Vers 8 h 50, après avoir trié le courrier, relevé les colis, traité les réexpéditions, boîtes postales et lettres mal adressées, chargé mon véhicule, et disposé la première caissette à la place du passager, je buvais un café sous le porche avec mes collègues. Ces premières heures de rush permanent étaient éreintantes. Vers 9 h, une flotte de véhicules jaunes quittait la base par dizaines. Un immense sentiment de liberté me happait, dès lors que je tournais la clé dans le neiman : je partais tailler la route, seule, certes, avec un itinéraire précis à suivre, mais sans supérieur hiérarchique sur le dos — je pouvais mettre la musique à fond entre deux villages et profiter du paysage — je n’avais de comptes à rendre qu’aux Creusois et Creusoises de ma tournée durant les prochaines heures.

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Le facteur, fin limier d’un territoire

Les deux premiers jours, le facteur ou la factrice que je remplaçais m’initiait à toutes les particularités de son itinéraire et de ses clients. « Ici, la boîte aux lettres est cachée dans la haie. Là, fais demi-tour et vas-y en arrière, parce que plus loin on ne peut plus manœuvrer, et fais gaffe au bord de la rivière, il y a juste la place pour passer… Pour aller au moulin, moi je prends ce raccourci par la forêt. Là, la dame est toujours devant sa maison, tu lui donnes le courrier par la vitre de la voiture… »

La tournée d’un facteur n’a rien à voir avec un trajet d’un point A à un point B ; il ne faut oublier aucune maison, aucun village, aucun chemin, au risque de devoir faire demi-tour. Entre les maisons sans numéros, les boîtes aux lettres sans noms — quand il y en a — les anciennes exploitations agricoles cachées derrière les bosquets, et autres lieux à la localisation difficile à mémoriser… Je me rappelle être rentrée à 16 h, désespérée, mon premier jour. Tous mes collègues étaient rentrés chez eux depuis longtemps — j’ai eu peur d’être licenciée sur-le-champ… Mes supérieurs m’ont rassurée tout de suite : « Tu rigoles ?! Certains rentrent des fois bien plus tard, le premier jour, ou en pleurs, ou avec la moitié du courrier non distribué… »

Pour sillonner les routes de campagne de village en village, il ne reste souvent plus que le facteur. La Creuse est un paysage tout en reliefs, contrairement à ce que son nom suggère… Et, avec 35,7 % de personnes âgées de plus de 60 ans, elle est l’un des départements les plus vieillissants de France. Beaucoup ont toujours vécu au même endroit, dans des hameaux, ou d’anciennes fermes isolées, où il y a peu de passage. Nombreuses sont celles qui ne reçoivent pour seule visite durant plusieurs jours d’affilée, que celle du facteur.

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Mise à part le modèle du véhicule, si je devais jouer au jeu des 7 différences entre cette scène des années 80 et ce que j’ai vécu moi-même presque 30 ans plus tard, je n’en trouverais pas une seule <3

Dans une zone accusant une forte désertification des services publics, ce contact humain est donc très important pour eux, et dans certains cas, vital. Beaucoup de personnes âgées s’abonnent à la presse quotidienne régionale, La Montagne ou Le Populaire du Centre, non seulement pour s’informer et lire les avis d’obsèques, mais aussi parce que la distribution du journal implique le passage du facteur chez elles six jours sur sept. S’il leur arrivait quelque chose, elles se disent qu’il remarquera un élément qui n’est pas habituel : une boîte aux lettres non relevée, des volets fermés… Il n’est pas rare que les facteurs soient les premiers à découvrir le corps sans vie d’une personne âgée décédée chez elle.

Le sourire de la journée

Ma tournée était composée d’une partie « ville », sur La Souterraine, et d’une partie « campagne », dans des communes et villages avoisinants. Monter et descendre de la voiture incessamment, aller au pas de course glisser des plis dans les fentes de boîtes-aux-lettres, aussi bien trempée jusqu’à l’os par le déluge qu’assommée par le cagnard, sonner chez des gens absents… tout cela n’est pas la partie la plus funky du métier de facteur. Tout l’intérêt de ce métier, c’est le contact humain, c’est avoir le sentiment de rendre service aux gens, et d’être parfois LE sourire de leur journée.

Être cette présence quotidienne, en particulier pour les personnes âgées esseulées, suffisait à me faire profondément aimer ce métier. Je me sentais adoptée dès les premiers jours. Je n’étais pas que « la remplaçante », « la petite factrice qui remplace Gérard » ou « la nouvelle factrice », au bout de quelques jours, je les entendais dire : « notre factrice ». Et pour certains, j’étais, durant quelques semaines, une sorte de petite-fille de substitution, souvent invitée à pénétrer dans l’intimité de leur foyer.

Chez Yvette, c’est bien simple ; vers 11 h, le petit-déjeuner m’attendait sur la table de la salle à manger. Pas trop loin de la ville, elle prenait encore sa voiture pour faire de petits trajets et m’achetait un pain au chocolat à la boulangerie le matin. Je le dégustais avec un café qu’elle préparait juste pour moi. Retraitée, elle vivait seule avec sa mère dans une grande maison. Tricot, point de croix, je voyais chaque jour évoluer l’ouvrage de sa maman. Et tandis que nous parlions couture, Yvette ouvrait le journal que je venais de lui livrer et commentait l’actualité.

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Mais, puisqu’on vous dit que La Poste innove…

Dans un hameau de trois maisons, sur la fin de ma tournée, une autre vieille dame dont le mari était très handicapé, insistait pour m’offrir un verre de cassis à l’eau. Toujours au chevet de son époux malade, elle ne réclamait jamais rien, mais manquait cruellement de communication, je le sentais bien…

Je ne saurais dire combien de parts de tarte aux pommes, de clafoutis aux cerises, de moelleux au chocolat, je m’enfilais en une semaine complète de tournée.

Les jours de canicule, tandis que je m’inquiétais de la santé des plus vulnérables, il n’était pas rare que mes clients sortent de la maison, claudiquant sous un soleil brûlant, eux-mêmes inquiets pour moi, une bouteille d’eau fraîche à la main, qu’ils avaient gardée au réfrigérateur exprès, à mon attention…

Les jours de pluie, il y avait ce papi qui me disait : « Allez, c’est un temps à boire un chocolat chaud, ça ! » Il ne me laissait pas vraiment le choix, je m’ébrouais comme un chien mouillé à l’entrée, et à peine avais-je foulé le carrelage de la cuisine que le lait chauffait déjà sur la cuisinière. Il me racontait alors ses histoires d’enfance durant la guerre, et du grand amour qu’il avait perdu trop tôt… j’aurais pu l’écouter là, assise sur ma chaise, entourée de meubles en Formica, durant des heures.

Mais il fallait que je file… « Demain, je m’arrêterai plus longtemps demain, c’est promis ! » était une de mes grandes phrases, quand les clients me disaient : « Bientôt vous n’aurez même plus le temps de dire bonjour, c’est pas humain ce qu’ils vous font faire, ma petite ! »

Quand Monsieur B., qui n’y voyait plus clair, recevait une carte postale ou une lettre de ses petits-enfants, je lui en faisais la lecture. Quand je trouvais Madame H. tombée sur le carrelage de sa cuisine, je l’aidais à se relever et veillais les jours suivants à ce qu’elle fasse venir le médecin pour vérifier qu’elle n’avait rien de cassé. Quand Madame I. n’arrivait pas à attraper un carton en hauteur, je montais sur l’escabeau à sa place. Quand Monsieur X me faisait des blagues, je riais, même si je ne les comprenais parfois que 3 kilomètres plus loin… J’apportais à Madame Z. une pommade contre les brûlures….

Il m’est arrivée de faire l’infirmière plus d’une fois, d’aider à faire ou à refaire un pansement, des personnes âgées à changer de fauteuil, chose qu’elles ne pouvaient pas faire seule, de les aider à remplir des documents administratifs…

L’époque où les usagers n’étaient pas encore des clients

« Boulots de merde », Julien Brygo, Olivier Cyran (La Découverte, 2016)

2010 n’est pas si loin. Pourtant, j’ai échappé de justesse au lot de nouvelles règles de rentabilité de La Poste, poussant l’absurde à son paroxysme : livraison de chaque pli chronométrée à la seconde près, facteurs hyperconnectés équipés de smartphone… Selon Serge Reynaud, postier à Marseille interviewé par Julien Brygo et Olivier Cyran pour leur livre Boulots de merde, le logiciel de distribution des recommandés « Facteo », dont est équipé son smartphone, dispose d’un GPS impossible à déconnecter, ce qui le rend « géolocalisable » et permet à sa hiérarchie de le « tracer » en permanence, soit précisément le genre de chose qui me rendrait malheureuse si j’étais factrice en 2017…

J’arrivais à La Poste dans une période étrange, de transition. Les collègues me parlaient du passé avec nostalgie, me narrant l’époque où les « usagers » n’étaient pas encore des « clients », où s’arrêter chez eux comme ils l’avaient toujours fait, pour discuter, boire un café — ou un verre de vin rouge — n’était pas encore considéré comme un crime, où ils pouvaient rendre des services sans être harponnés par leur hiérarchie.

Sous le soleil cuivré, la nature verdoyante à perte de vue, Gérard me confiait qu’encore tout récemment, il allait chercher les médicaments des clients qui ne pouvaient pas se déplacer jusqu’à la pharmacie : « On a toujours fait ça, c’était normal. Maintenant, si tu les écoutes à La Poste, on n’a plus le droit de rendre service aux gens. Transport de courrier, rien d’autre. On n’a même plus le droit de prendre une lettre à poster qu’on nous tend, il faudrait que les gens aillent la mettre dans la boîte à l’entrée du village, même les vieux qui ne peuvent pas se lever de leur fauteuil. » Des lamentations qui s’intensifiaient année après année, quand je recroisais mes anciens collègues.

Avec la chasse au gaspillage en étendard, petit à petit, les managers ont déshumanisé un métier qui l’était profondément, dont le lien social était le cœur battant. Nous assistons aujourd’hui à une réinjection de l’« humain » sous une forme monétisée.

« Il faut bien compenser la disparition du courrier… »

« La lettre disparaît », et c’est le PDG de La Poste qui vous le dit. Pour une personne comme moi, qui n’a jamais cessé d’écrire des lettres et des cartes postales, malgré la hausse du prix du timbre, ces mots sont d’une rare violence. C’est ainsi que le groupe La Poste poursuit en toute quiétude son lent désengagement de sa mission première : le service universel postal. Il faut donc « inventer de nouveaux services », puisque « ce que nous apportons encore plus que la lettre, c’est la présence quotidienne, le facteur humain, pour tous, partout, et tous les jours », ajoute Philippe Wahl.

Le déclin du courrier, cette bonne vieille arlésienne pour justifier autant l’externalisation des livraisons, la sous-traitance, les dérogations au code du travail, les suppressions de poste et surtout leur non remplacement après un départ et la transformation du facteur en personnel multitâche.

Les managers de La Poste qui nous serinent du soir au matin qu’il faut bien compenser les pertes, oublient trop souvent de mentionner qu’avec, notamment, l’explosion du commerce en ligne, la baisse du courrier est largement compensée par la hausse de la distribution de colis.

En 2016, le groupe a fait un bénéfice de 849 millions d’euros, soit un bond de 33%. La Poste est donc une entreprise qui va bien, avec un personnel en souffrance. En 2015, il remportait pourtant la palme des bénéficiaires du CICE, avec 341 millions d’euros d’aide publique. Et malgré 629 millions d’euros de bénéfices, 6 284 postes furent supprimés la même année.

 

Afin de respecter leur vie privée, tous les noms et prénoms des clients et facteurs cités ont été modifiés.

Cette tribune a également été publiée en version courte sur StreetPress.

72 commentaires sur « « Veiller sur mes parents » : quand La Poste marchandise le lien social »

    1. Très bon article qui comporte une petite erreur… les chiffres du premier semestre 2017 de la poste ne sortiront que le 1er aout… ce sont ici les chiffres de 2016 (publiés en 2017) sur le résultat net.

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      1. Bonjour Brice,

        Merci beaucoup pour votre commentaire !
        Faute repérée, immédiatement corrigée ! Evidemment, ce sont les résultats 2016 du Groupe La Poste que je voulais évoquer, et non ceux de l’année 2017 ! En témoigne le lien que j’ai inséré dans la phrase suivante.
        Je n’ai pas encore la prétention d’avoir le don de précognition :) mais malheureusement, même après des dizaines d’auto-relectures, on a tellement la tête dans le guidon, qu’on peut laisser une ou deux coquilles… la preuve.
        J’avais pourtant étudié ces chiffres en détail.
        Vraiment merci, et pour votre compliment, et pour cette remarque.

        Passez une belle journée !

        Lily

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  1. Bonjour Lily la factrice remplaçante de l’époque; un Grand Merci pour cette réflexion, tragique plus que comique. Je l’ai partagée sur Fb parce qu’elle est très pertinente et bien écrite! Au plaisir de vous lire à nouveau. Belle continuation. Cordialement.

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    1. Bonjour Lily la factrice pour votre très intéressant témoignage.
      Me permettez-vous de le reblogguer sur mon blog Le papillon des livres cercle rené vigo wordpress com ?
      Tous mes souhaits de bonne continuation – france

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    2. Bonjour merci pour ce témoignage . j’avais vu la publicité a la télévision J’en avais même parlé a mon père qui habite loin de chez nous. mais je n’y pense plus. Et après avoir réfléchi, comme j’ai une soeur et des nièces qui appellent mon père et moi ,tous les deux jours. Il a aussi des amis qui l’appellent et viennent le voir de temps en temps et il a aussi une femme de ménage qui vient une fois par semaine. Mais qui peut s’offrir (ceux qui touchent une petite retraite ) pour 139 euros par mois cinq minutes de conversation et donner des nouvelles par téléphone. Le social est payant maintenant on profite de l’argent (de leur retraite ) des personnes âgées (a défaut de placer leurs économies qui leur rapporteraient a ces personnes et a la poste) . Pauvre france que va t on devenir.. ….. je vous souhaite de belles journées , profitez de la vie . Et avec du plaisir;je continuerai a lire votre blog très agréable a lire sous forme d’un journal . A bientôt amicalement Nadine

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  2. Bonjour Lily,
    Je m’appelle Ludovic et je suis enseignant en sciences économiques et sociales depuis 2010. Grand-mère factrice, père facteur (fonctionnaire), mère qui a effectué des missions de factrice puis au guichet pendant plusieurs années, j’ai moi aussi, pendant plusieurs étés, effectué ce travail de facteur (mi-ville, mi-campagne). C’était entre 2002 et 2005. Je me suis reconnu vraiment dans votre récit.
    Evidemment, par mon métier, je suis avec un grand intérêt (mais aussi une vive inquiétude – je pense à France Télécom) les évolutions de La Poste (mon père y est encore facteur et me décrit par le menu la profonde dégradation de ses conditions de travail).
    Si vous ne les avez pas encore lus, je vous conseille plusieurs ouvrages :
    – en 2003, la sociologue publie Les Facteurs et leurs tournées (sous-titre : Un service public au quotidien), aux éd. La Découverte, une enquête de plusieurs années, au carrefour de l’histoire sociale, de la sociologie du travail et de l’ethnographie. Elle y décrit la lente transformation du métier.
    – en 2004, la sociologue Fabienne Hanique publie Le Sens du travail (sous-titre : Chronique de la modernisation au guichet), aux éd. Erès, dans lequel elle décrit, elle aussi, la lente transformation du métier (de guichetier à La Poste).
    – en 2012, la sociologue Nadège Vézinat publie Les Métamorphoses de La Poste (sous-titre : Professionnalisation des conseillers financiers (1953-2010)), aux éd. PUF, qui, là encore, permet d’apercevoir et de comprendre la lente transformation du métier (de conseiller financier).
    Bonne continuation,

    Ludovic

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  3. mon métier est de soutenir des personnes en souffrance psychologique ….parmi lesquels des facteurs et factrices …on comprend bien pourquoi !
    ce genre de témoignage j’en ai reçu moi aussi ,et pas seulement des agents de la Poste ,que de souffrance au travail dans notre pays !

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  4. Bonjour !
    Un petit peu plus âgée que toi, j’ai aussi été factrice remplaçante pendant 2 ans à raison de 3j/semaine et toutes les vacances scolaires. J’ai aimé ce métier, dans mon cas à vélo mais déjà en 2001 et 2002, à en croire les anciens, c’était déjà plus ça.
    J’ai connu les petits gâteaux, les bonbons Haribo, les menthes à l’eau et les verres de muscadet. Les mamies seules et les habitués du bar du coin, les chiens pas trop sympa et les boîtes aux lettres cachées.
    J’ai appris les tournées avec des facteurs qui avaient la 40aine, et qui me traitaient un peu comme leur fille (j’en avais l’âge). Je suis rentrée à 15h30 le premier jour, la boule au ventre tellement je m’en voulais de n’avoir pas fait plus vite.
    J’ai refusé un CDI à temps partiel à la poste pour partir faire Erasmus au Portugal, puis j’ai rencontré un amoureux, vadrouillé pas mal et finalement posé mes valises à l’autre bout de la France. Mais jamais je n’ai perdu le contact avec Gérard, facteur de mon quartier (et de mon adolescence), qui en plus de m’avoir fait rentrer dans cette entreprise assez fermée qu’est la Poste, m’a également formé sur sa tournée, les petites mamies, les astuces et les pièges.
    Pendant des années, quand je rendais visite à ma maman, dès que j’entendais le bruit du vélo de Gérard, je sortais prendre de ses nouvelles. Et chaque années à la période des calendriers, il arrêtait un peu plus longtemps discuter et prendre de mes nouvelles auprès de ma maman.
    Sur les dernières années la flamme n’y était plus, la lassitude, les tournées sans cesse modifiées et rallongées ainsi que le stress n’aidaient en rien. Gérard est mort il y a 2 ans d’un AVC, seul, chez lui, à quelques mois de la retraite. Tous les anciens du quartier se sont retrouvés à son enterrement. Et quand je reviens de temps en temps chez ma maman, et que vers 11h le bruit du vélo du facteur se fait entendre, je pense à Gérard, notre facteur.

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  5. Et dire que quand j’ai vu cette pub j’ai trouvé ce service super. Grâce à vous j’ai ouvert les yeux et réalisé que malheureusement tout se monnaye …. et bientôt, même un simple sourire sera payant !

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    1. Ne vous laissez pas emporter par son amertume, et gardez votre première impression ! Bien évidemment que ce service est très bien. Et bien sûr aujourd’hui qu’un service fourni par une entreprise se monnaye. Il ne faut pas oublier que La Poste est une Société Anonyme, qui se doit comme toute société d’être rentable (sinon elle va couler et laisser 250 000 salariés sur le carreau…) Lorsque c’était une administration publique pourquoi pas, on pouvait se permettre d’être déficitaire pour le bien public…
      Ne pas oublier non plus que dans cette offre à 19,90€, en plus des visites facteur il est inclus une téléassistance 24/7, qu’on trouve chez d’autre facturée à elle seule 25-30€…

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      1. Et c’est bien le problème qui est soulevé dans cet article : amalgamer la sociabilité du facteur avec des services à domicile. Non Jean n’ai pas un aide à domicile, c’est un facteur. Oui le service à domicile est payant car il implique un accompagnement encadré et de proximité qui demande du temps et une posture professionnelle. Un aide à domicile en plus de répondre aux besoins premiers (course, repas, …) ne comble pas la vie sociale de la personne par sa seule présence! Il favorise la rencontre avec d’autres, les sorties, la participation à des initiatives des centres socioculturelles… Pensez-vous que 5 minutes avec Jean et l’accès à la téléassistance répondent à l’ isolement de cette dame visiblement en grande souffrance ? La cible de cette publicité ce n’est pas la personne âgée mais bien son enfant : si les besoins d’une mamie gâteuse qui parle à la photo de son mari sont comblés avec Jean, ça devrait le faire avec maman qui n’en est pas à ce point non? Cette vision caricaturale et simpliste est insultante pour les personnes âgées mais aussi pour les aides à domicile et les médiateurs sociaux qui œuvrent sur cette problématique complexe qu’est l’isolement social et le droit à l’autonomie. Ce service est honteux et onéreux au vue de ces métiers, il est abusif et illusoire pour les personnes qui y souscriront. On comprend la problématique pour les facteurs qui ne peuvent évidemment pas exercer une fonction aussi subtile en même temps que la distribution du courrier et sur l’ensemble de leurs « clients ». D’ailleurs libre au facteur de faire preuve d’une grande sociabilité comme Lily ou pas. La sociabilité ce n’est pas une injonction ou un service payant, c’est une norme sociale qui permet aux personnes de se réguler et de bien vivre ensemble. Renforcée par un lien de proximité et des moments informels comme le ptit café avec le facteur, cette sociabilité ouvre sur l’intimité et le dévoilement des personnes. Le fait que le facteur doive faire un compte-rendu rassurant à la famille contre un paiement (sous-entendu je remplis bien ma mission) est choquant, cela ne respecte pas l’intimité des individus et éloignent au contraire les personnes âgées d’une autonomie réelle.

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      2. Merci Shogun pour cette analyse détaillée, c’est bien ce que je pense mais vous le dites beaucoup mieux que moi :)

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  6. Oui mais comment faire quand nous sommes à 500 km de nos parents qui ne veulent/peuvent pas déménager ?
    C’est dommage de devoir payer mais sincèrement, mis à part dans les villages, j’ai rarement vu en ville (lyon) les facteurs monter aux étages pour donner le courrier….

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  7. Bonjour Lilly,

    J’ai démarré comme facteur à Paris en 1974 (le jour, 17/10, où la dernière grande grève a démarré, cela marque quand on te dit que tu fait un métier d’idiot).
    Certes des problèmes de santé m’ont éloigné de la distri pour passer au Service Général et plus précisément au tri. Je suis resté 7 ans sur Paris et oui j’ai aimé mon boulot.
    J’ai été muté au guichet et j’appréciais aussi ce contact avec les usagers. Je ne suis resté qu’un an avant de prendre des fonctions d’agent remplaçant (Brigade Chéops). J’y ai vécu de belle années découvrant tout un tas d’activités.
    Je suis ensuite passé en brigade départementale et j’ai découvert le métier de chef d’établissement. Des problèmes de santé ont cassé mon parcours professionnel.
    Toutes ces années j’ai aimé ce que je faisais.

    Mais voilà la loi de 1990 a commencé à produire ces effets dévastateurs avec des chefs qui parfois ne connaissaient RIEN au boulot. Leur maître mot était objectifs financiers et rien d’autres.
    De retour de maladie ne voila pas que l’on me parque dans un coin. On m’a fait miroiter un poste que l’on n’avait nullement l’intention de me donner malgré mon grade, mon expérience et mes compétences. On s’est servi de moi.

    Alors que j’avais des absences statutaires (syndicats, formations et associatives) je prévenais dès que j’avais l’information soit parfois 3-6 mois avant et donnait la convocation en temps et en heure afin que l’on prévoit mon remplacement. Mais voila on vivait de plus en plus en sous-effectif et c’était à moi de ne pas m’absenter en étant prévenu la veille pour le lendemain alors qu’un délais de 8 jours est prévu.
    Je n’ai pas céder et le cheffaillon qui acceptait deux établissements distants de 70-80km s’est mis à remettre en cause tout ce que je faisais. Ne parlons pas des brimades. Je suis souvent sorti en pleurs de son bureau.
    J’ai du tenir 6 mois et j’ai eu un accident qui m’a fait prendre conscience que cela ne valait pas le coup. J’ai fini par utiliser le système à fond avant d’être mis en invalidité sans qu’il ait été fait de recherche de solutions pouvant me convenir.

    De mon séjour au guichet je me souviens que seuls deux documents ne devaient jamais être remplis par le guichetier (les documents de douanes et les mandats télégraphiques). De la spécialisation des guichets on est passé au guichet polyvalent. C’était une bonne chose pour tous, plus de guichet noble et moins d’attente pour les usagers.
    Nous sommes revenus en arrière avec des guichets spécialisés.
    Aujourd’hui soyons objectifs le guichetier ne fait plus rien, le client DOIT tout faire et utiliser les automates.
    L’automate au lieu d’être une possibilité offerte à l’usager est devenu une obligation. L’automate est une contrainte pour le client, ce n’est pas une solution de confort ou d’amélioration du service.
    Si vous n’avez pas de monnaie utilisez le monnayeur et faites 3-4 fois la manœuvre si besoin!
    Essayer de déposer un chèque sur votre compte au guichet! NON c’est impossible, tant pis si le chèque met 15 jours à être crédité.

    Je vis en ville donc la désertification postale ne me concerne pas directement mais je l’ai vécu. Si dans certains cas la présence postale devait être revue dans beaucoup d’endroits on a créé des déserts. Il n’est plus rare de traverser 2 ou 3 communes d’affilées sans bureau de poste. Certes les relais sont souvent ouvert plus largement qu’un bureau mais est-ce la solution en terme de service à l’usager? Et ces relais sont payés à coup de lance-pierre.

    La distribution
    N’en parlons pas c’est une catastrophe!
    Quand j’ai démarré, en 1974, je faisais 3 tournées par jour: deux le matin avec pas loin de 50 kg de papier sur le dos et autant à prendre en cours de route (pour chacune) et 1 l’après-midi (1 jour sur 2) pour la presse du soir. On devait tout faire le tri général, le tri par quartier puis le piquage. La distribution était impérative avant 12:30 pour la seconde tournée.
    De nos jours le courrier arrive piqué à 80-90% donc quasiment plus de travaux préparatoires. Mais la distribution est devenu quasiment une exception le matin en centre-ville. Il n’est pas rare de croiser un facteur en vélo à 15-16:00 dans les rues du centre-ville. Ne parlons pas non plus du courrier de l’immeuble glissé sous la porte d’entrée.
    Les paquets et objets spéciaux, là aussi ne parlons pas de choses qui fachent.
    Je devais les monter à l’étage avec ou sans ascenseur. Maintenant c’est au client de venir au pied de son immeuble venir chercher son objet et gare à lui s’il ne répond pas assez vite à l’interphone. Bien souvent les objets sont purement et simplement avisés sans autre forme de procès.

    Au guichet impossible pour un client de se voir accorder 45′ pour résoudre un problème pourtant je l’ai fait et avec une cliente qui était réputée pour être une chieuse de première. Pourtant elle n’avait pas tort et un compromis a été trouvé en prenant le temps de l’écouter et voir avec le service concerné ce qui s’était passé.

    Oui je sais il est facile de dire c’était mieux avant.
    Mais force est de constater que la qualité de service à l’usager a chuté dramatiquement! On se demande ensuite pourquoi les PTT perdent des parts de marchés. Soyons rationnels Orange qui pratique des tarifs exhorbitants. Une Poste qui ne fait rien pour redresser la qualité de service et de prestation et qui augmente sans vergogne ses tarifs.

    Yannick un ancien postier en colère quand il voit ce qu’il voit!

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    1. Je suis usager très régulier de la Poste, perso comme pro. Votre histoire n’est en rien celle que je vis. Maintenant quand je vais à la Poste, ça va vite, c’est sympa, très pro. On peut discuter la Banque Postale qui est encore bien à l’ouest sauf pour les crédits immo. Je vois des tas de gens qui font du vrai service public (pas celui des syndicats, qui défendent leurs syndiqués, mais celui qui aide chacun).

      PS: Nous avons les telecoms les moins chers du monde moderne (Orange, Free, SFT, BT), avec un excellent niveau de service.

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  8. hello
    la poste c’est aussi des guichetiers et des conseillers financiers qui ont les mêmes épées de damoclès au dessus de leurs têtes puisqu’on supprime des postes au guichet en fermant les « buraillons » (comme le disent avec mépris les « managers ») et en demandant aux conseillers de faire quasiment la moitié de leurs entretiens par téléphone…. un choix de société merdique

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    1. Bonjour Ennemi,

      Et merci pour votre commentaire.

      Oui, bien entendu, le personnel de La Poste ne se résume pas au facteur :)
      J’ai parlé de mon vécu, mais c’est tout une politique de rentabilité qui est déployée par les managers de La Poste, dont l’humain n’est pas la première préoccupation, quel que soit le service de l’entreprise, hélas !

      Merci d’avoir lu mon texte, je vous souhaite une belle journée.

      Lily

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  9. Bonjour,

    Pouvez-vous nous dire si à l’époque les facteurs étaient payés à l’heure où à la tâche? Et aujourd’hui? Sont-ils payés aux 35h? Car cela change beaucoup de choses.
    Merci pour cet article éclairant. Le marché envahit tout.

    BC

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    1. En 74 j’étais payé au smic grace à un complément sinon c’était en dessous pour 40heures, souvent plus. J’ai du terminé ma carrière (29,5 ans, voir mon commentaire principal) à 1,75 smic
      Aujourd’hui ils sont payés, pour les temps pleins, 35 heures, comptées 39, en en faisant souvent bien plus sans compensations car la théorie donne le temps prévu mais la réalité …

      Amitiés

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  10. Je suis un vieux facteur et je te remercie pour ce témoignage qui est même souvent en deçà de la réalité. J’aurais tellement de choses à dire sur mes 37 années passées à La Poste, je ne suis pas encore à la retraite, et pas prêt d’y être (plus je m’en approche, plus elle recule !) Certains collègues, qui ne sont plus là aujourd’hui pressentaient déjà ce changement et moi, je voyais çà comme un roman de K.Dick. Nous n’en sommes qu’à l’aube ! Merci et bon courage.

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  11. Bonjour , ancien facteur de village je la voyais arriver cette connerie !!!! un inspecteur m’avait parlé de faire payer la valeur d’un colis lorsque je ramenais les médicaments des personnes âgées , comment détruire le service public pour le profit .Ils ont vu aussi l’abandon des parents par leurs enfants malheureusement.

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  12. Bonjour, dans le blog il serait bon de préciser tout de même que ce ne sont pas les visites qui sont facturées 19,90 euros, mais un contrat comprenant une télésurveillance 24h/24 + la visite ou les visites selon le contrat choisi + mise en relations avec entreprises dites « sures » pour des petits travaux à domicile. Donc si le principe ne plait pas à tout le monde, il faut reconnaitre que c’est un tarif défiant toute concurrence dans ce sens ou chez les autres prestataires de service de télésurveillance, vous n’avez aucun contrat en dessous de 25 euros par mois, et uniquement pour la télésurveillance……

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    1. Bonjour Marie,

      Et merci pour votre commentaire.

      Petite précision : il ne s’agit pas d’un service de « télésurveillance », mais de téléassistance.
      En effet, le pack « Veiller sur mes parents », contient aussi un service de téléassistance, qui permet à la personne âgée d’appeler si elle le désire, pour signaler un problème, ou seulement par courtoisie (c’est quand même con, d’en arriver à appeler un téléconseiller pour lui faire la conversation…)
      Si elle a par exemple, une fuite d’eau, elle peut appeler ce service, qui la mettra en relation avec une entreprise de plomberie. Tout le reste est à sa charge, le service ne fait que la mise en relation téléphonique avec une entreprise de son répertoire, rien d’autre.

      Cependant, rien, dans ce service n’est opéré par La Poste.
      C’est l’entreprise Europ Téléassistance, filiale du groupe Europ Assistance, « partenaire de La Poste » qui s’en charge entièrement.
      Ce n’est pas Jean, le facteur, qui répondra au téléphone, ni même un agent de La Poste.

      J’espère que vous comprendrez, que pour que mon article reste digeste, et soit agréable à lire, je ne pouvais pas trop m’éloigner de mon sujet principal…
      Et ici, je voulais surtout parler du lien social facteur-usager que j’ai connu.

      Lorsque j’ai vu les médias faire la publicité de ce soit-disant tout nouveau service, sans avoir l’air de s’émouvoir de cette marchandisation du lien social, je me suis mise à écrire beeeaauuucoup de choses, mais j’ai du garder l’essentiel, et couper aussi de nombreux passages, sinon, il aurait fait 40 pages !

      Mais il est probable que je traite aussi cette partie-là du service dans un prochain billet. C’était, en tout cas, une de mes volontés en voyant que j’avais encore beaucoup de choses à dire sur le fonctionnement de La Poste après ce premier texte.

      Merci de l’avoir lu et bonne journée, Marie.

      Lily

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  13. Bonjour Lily ,
    factrice depuis 20 ans ,je trouve ton article super bien. Tout y est et tu écris vraiment bien. Il faut aussi constater que les facteurs ont changé. La nouvelle génération ne veut plus passer du temps à discuter avec les clients. Ils sont pressés de rentrer chez eux au plus vite. Le lien social ne les intéresse pas. Ca n’a plus rien à voir, la mentalité, le comportement face au travail, la conscience professionnelle etc………tout a changé en si peu de temps. La nouvelle génération veut juste être déjà rentrée chez elle avant même d’être partie en tournée. En tous cas en ville c’est ainsi.

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    1. Le facteur a peut etre changé mais n’avons nous (les usagers qui attendons notre courrier chez nous) pas également changé ? Peut etre que le facteur voit moins de monde aujourd’hui quand il fait sa tournée qu’il y a 20 ou 30 ans ? Car plus de personnes travaillent, car plus de personnes sont en villes avec des boites aux lettres regroupées. Car nous vivons de plus en plus séparés … a voir dans les nouveaux lotissements la hauteur des murs de séparation alors qu’auparavant il y avait des barrières ou des haies ..
      La relation avec le facteur se fait à deux …

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      1. Olivier,
        même en ville il y a énormément de clients, personnes âgées ou non avec qui échanger. Il y a plein de retraités à qui parler et qui sont si contents de voir le facteur. Evidemment il y a aussi certains clients que nous n’avons jamais l’occasion de rencontrer mais il y en a plein d’autres le samedi ou ayant des horaires décalés ou travaillant chez eux ou à la retraite etc…….avec qui un lien se crée au fil des tournées. Mais il faut être prêt à s’arrêter quelques instants, à sourire, à échanger pour que ce lien se fasse.

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      2. Pierre,
        Merci pour votre expérience, il est clair que je ne peux pas avoir celle ci… J’ai ce que j’ai vu dans une grande ville, je vois mes parents qui regardent la boite aux lettres une fois que le facteur est passé…. Dans notre bourgade de banlieue toulousaine, avec quelques voisins nous n’avons pas de mur de cloture… quand on bricole dehors, on vient s’aider et on peut aller voir le facteur quand il passe mais encore une fois je vois de plus en plus de murs se construire et si la relation change avec le facteur, ce n’est pas qu’à cause des cadences infernales qui peuvent lui etre imposées mais aussi de l’individualisme montant.
        Je vais me coucher content de voir que ma vision est peut etre trop pessimiste:-)

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  14. Bonjour
    petite correction également car on pourrait mal comprendre …. « la poste facture 19,90 euros les ~4 visites de 5 minutes par mois de conversation avec votre grand mère » ou . « la poste facture 5 euros les 5 minutes de conversation avec votre grand mère »

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    1. Et non, toujours pas, car le titre de cet article déforme à son avantage la réalité :
      Pour ce tarif (promotionnel jusqu’a fin d’année) de 19,90€ vous avez :
      – une téléassistance 24/7 avec un boitier d’appel et un pendentif/bracelet d’appel d’urgence. Ce service est habituellement proposé seul à 25-30€ (Groupama, Mondial Assistance…)
      – environ 4 visites du facteur pour prendre des nouvelles de visu
      – un compte rendu de visite disponible sur l’application ou le site Internet pour la personne qui a souscrite ce contrat( et non, ce n’est pas un simple SMS comme la pub pourrait le faire croire)

      Et franchement, à ce tarif là, La Poste n’entre clairement pas dans ses frais…

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      1. Bonjour vortex33,

        Et merci pour votre commentaire.

        Dans cet article, je voulais parler du LIEN SOCIAL facteur-usager que j’ai connu, et partager mon ressenti et mon analyse vis-à-vis de la marchandisation qui en est faite par le groupe La Poste.
        Qu’il y ait un service de téléassistance ou autre chose dans le pack, cela ne change rien à l’essence de ce service. Ce qui est « vendu », ce qui est mis en avant par La Poste, c’est bien qu’il nous faut désormais PAYER pour un rapport humain qui existe déjà, mais dont La Poste a elle-même fait en sorte, depuis des années, qu’il se réduise à peau de chagrin.

        Dans ce service de téléassistance, RIEN n’est opéré par La Poste.
        C’est l’entreprise EUROP TELEASSISTANCE, filiale du groupe Europ Assistance, « partenaire de La Poste » qui s’en charge entièrement.
        Ce n’est pas Jean, le facteur, qui répondra au téléphone, ni même un agent de La Poste, mais Europ Assistance bénéficie allègrement de l’image-confiance véhiculée par le facteur pour vendre ses services à des usagers qui font confiance à La Poste.
        L’application via laquelle le facteur va faire le compte-rendu est aussi gérée par Europ Assistance.

        Par ailleurs, ce tarif de 19,90 € est une « OFFRE DE LANCEMENT », et il passe à 39,90 € après le 1er janvier 2018.
        A ce tarif, il n’y a qu’une visite par semaine.

        Le problème, c’est qu’en faisant payer les uns pour du lien social et un service de téléassistance qu’ils pourraient souscrire directement via Europ Téléassistance ou une autre entreprise, on PRIVE les autres du lien social dont ils ont aussi besoin, car il y a ceux qui pourront se payer ce service, et ceux qui ne le pourront PAS.
        On sait que la précarité financière accroît l’isolement. Ce service n’isolera donc que davantage ceux qui étaient déjà isolés, de par leur grande précarité. Ceux-là mêmes, qui, au quotidien, n’ont ni loisirs, ni vie sociale, et rognent sur leurs dépenses alimentaires et de santé. Donc le souci, ce n’est pas le service de téléassistance, c’est bien de demander aux gens de PAYER pour discuter avec le facteur.

        Il n’est pas impossible que je traite aussi cette partie-là du sujet, dans un prochain billet, pour c’est un autre sujet.

        Merci de m’avoir lue et bonne journée, vortex33.

        Lily

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      2. Je ne suis pas paye par le marketing de la poste…. le titre donne l’impression que 5 Minutes de discussion valent 20euros alors qu’au delà de tous les services complémentaires que vous nous exposez avec brio, les 5 Minutes ne coûtent que 4 euros pour 2017

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      3. Bonjour Olivier,

        C’est un titre… Et c’est le titre de Streetpress. Lisez le titre original de mon billet, sur mon blog : « « Veiller sur mes parents » : quand La Poste marchandise le lien social »

        Pinailler sur le tarif du service, c’est passer complètement à-côté de mon propos. Sans vouloir vous manquer de respect, on se fout du prix. Le problème essentiel, c’est que ce soit PAYANT.
        Débattre sur le tarif d’une conversation entre deux humains, c’est déjà adhérer à l’idéologie qui voudrait que le lien social soit une marchandise qui s’achète et qui se vend.

        Si vous ne comprenez pas cela, je ne peux rien ajouter de plus.

        Bonne journée,

        Lily

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      4. Je ne souhaite pas pinailler sur le prix, je comprends très bien votre article et le fait que l’on puisse trouver cela dommage de devoir payer pour cela.
        A 500 km de mes parents, et il est difficile de se rapprocher , je peux aussi et ce que nous allons faire , faire venir des associations /services sociaux qui pourront jeter un coup d’œil à mes parents
        Ces services ne seront sûrement pas gratuits pour la société , merci à elle qui les prendra en charges. Et comme je le dis dans une autre réponse nous n’avons que ce que nous méritons.
        Avoir une visite supplémentaire permettra peut être de redonner à mes parents l’envie de s’ouvrir un peu plus et accepter de l’aide….
        ( je n’aurai pas forcément dit cela il y a 10 ans quand ma mère n’était ps déclarée alzheimer et mon pere addict a l’alcool)

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      5. Ce n’est pas tant le lien social qui est facturé, mais le fait de remonter de l’information aux « enfants » qui peuvent s’inquiéter.
        Le lien social, il est de toute façon issu de la bonne volonté du facteur, ou du boulanger itinérant, ou des commerçant, etc.
        Ce rôle de lien social n’a jamais fait partie des prérogative de La Poste, donc ils ne sont pas en train de monnayer quelque chose qu’ils faisaient gratuitement auparavant.
        Il se trouve que le métier de facteur, par son déplacement quotidien au domicile des personnes, a fait émergé ce comportement chez certain, mais c’est en quelque sorte un « accident », surement pas une volonté de l’entreprise.

        C’est triste, mais très factuel… :)

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  15. « Pour sillonner les routes de campagne de village en village, il ne reste souvent plus que le facteur »
    Sinon il y a les aide-soignantes, les inf., les kinés…

    J’étais aide-soignante à domicile, nous non plus on a plus le temps de traîner chez nos petits vieux et on est chronométré et suivi au GPS;
    C’est pas juste La Poste, c’est la société !

    Et je crois que vous dramatisez un peu votre histoire.
    Vous passiez 10min à boire un café et un gâteau, mais la vie de ces petits vieux ne s’arrêtait pas après votre passage (surtout si certains étaient encore capable de prendre la voiture !).
    Votre dame, au chevet de son mari malade, devait sans doute être visité régulièrement par des aides-soignantes (pour la toilette tout les jours, et si ça se trouve 2x par jours), des inf. (pour les médicaments et des injections anti-phlébite. Tout les jours ou une fois par semaine), un kiné (pour le mobiliser, tout les 2/3 jours) et le médecin (au moins 1x par mois) !

    De plus, à la campagne, il y a beaucoup plus de lien social, les voisins se surveillent et échanges des services…

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  16. Merci Lily pour ce très bon article qui nous fait prendre conscience encore un peu plus de la déshumanisation de notre Poste !
    Les technologies nouvelles de communication permettent cette triste évolution dans toutes les sphères de la société. Contrôles de tout acabit, transparence, rapidité, applications qui prétendent nous rendre le monde plus accessible… sans aucun supplément d’âme !

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  17. Excellent article, et encore vous avez été factrice il n’y a pas si longtemps. Je me souviens d’un temps où service public signifiait encore quelque chose, mais alors que j’en parlais au chef de service de mon bureau de poste actuel, il m’a lancé fièrement: « Mais madame, c’est fini le service public, nous sommes une SOCIÉTÉ! » Cela étant, alors que le service clients de Laposte par Internet ne voulait pas reconnaître la perte d’un colis pourtant dûment prouvée (et reconnue par le guichetier) ce chef de service m’a remboursée de la main, à la main ( j’imagine qu’il aura trouvé la solution pour justifier l’erreur de caisse qui en aura résulté.)
    La marchandisation ne touche pas que la poste: quand j’étais ado, je faisais du stop, gratuitement, et ça marchait, et j’hébergeais souvent des gens en mal de logement pour qq jours. Aujourd’hui, il y a blablacar et rbn’b, tous deux payants…
    http://fsimpere.over-blog.com/article-le-facteur-ne-sonne-plus-deux-fois-114894681.html

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  18. Bonjour;
    On devrait plutôt se demander comment on en est arrive à ce genre de situation.
    La solitude des personnes et pas seulement âgées en ville comme à la campagne et une libéralisation des marchés qui contraint les services publics à financiariser des services ou à les supprimer.
    Un représentant du service public à l’ancienne

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  19. Bonjour, chére LiLY…
    Je suis un papi… ancien facteur des années 68 a 2002, tout ce que tu raconte ,ma petite collégue, me fait venir les larmes aux yeux quand a la lecture de tes aventures postales, je revis,le déroulement de ma carriére, le plaisir de la solidrarité ,l »amitié entre collégues postiers,la chaleur et l »amitié l’estime de tout ,mes usagers ,,mes petites mamies, mes papis, qui m’ont tant gaté, de toute les façons , mais ce qui m »etait le plus précieux c’etait leur afffection;leur amitié.Tu as raison mon amie , la poste a bien changée , …. ET PAS EN BIEN ..!! le vieux papi que je suis te fait un bisou amical …. au revoir et a te lire …. papi pierre-jean (33)

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  20. Bonjour et merci de l’exactitude de vos propos………….. ce que vous exprimez est ce que nous essayons de mettre en lumière par le biais du syndicalisme……….. Mais le diviser pour mieux régner et l’individualisme « poussé à son paroxysme » au sein de « la SA La Poste » empêche les agents d’ôter leurs œillères et de prendre conscience qu’il creuse leur propre tombe!
    Le constat est simple, La Poste est le laboratoire d’expérimentation d’un capitalisme ultra-libéral et la mise en application de la « loi travail »; Le gouvernement peut dès maintenant l’imposé nationalement »par ordonnancement ou 49.3″ !!!
    Après les désastres Humains lors de la privatisation de France Telecom (orange maintenant!), les leçons n’ont pas été retenues………………………. C’est même pire actuellement car ils ont grandement amélioré leurs techniques de productivité sur le dos des agents…………… La casse de l’Humain se répète!
    nous souhaitons diffuser votre article sous forme de tract (évidemment en citant la source!)
    Merci de me donner votre accord par mail afin de vous montrer le modèle.

    Lionel

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  21. Nous sommes là, à
    pleurer un monde qui fût
    solidarités

    obligés contraints
    au collectif ombrageux,
    dont nous n’avions vu

    ni senti le fond
    d’humanité prégnante
    et, à tout casser

    à ouvrir la voie
    à l’individu, moi roi
    fermant ma gueule

    face au marché,
    être soi disant libre
    du lien à l’humain.

    Ces haïkus rassemblés me sont venus en pleurant suite à la lecture de votre article et de certains commentaires. Si rien n’a jamais été mieux avant, je le pense, rappelons nous de la campagne jusqu’aux années quatre vingt et son contrôle social où les vieilles bigotes assuraient l’ordre ou l’embrigadement de tous les conformismes de chaque classes étaient la loi, nous n’avons pas su, ma génération et juste celle d’avant, à vouloir tout balayer de l’ordre ancien patriarcal communautariste autoritaire, construire un monde ou l’individu libéré du groupe aurai dû inventer une autre forme de sociabilité bienveillante d’humain à humain, quand nous avons fait le lit, inconscients des forces qui nous dépassaient, de par notre vouloir vivre sans entraves, à un capitalisme du tous contre tous, comme à l’abandon de tout liens de solidarité de base ou bien à l’incivilité totale et permanente d’un je fais ce que je veux, quand je le veux, là où je le veux. Ici nous devons tout reconstruire.Merci pour votre témoignage. Bien à vous et banzai. l’anonyme

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  22. Bonjour, nous avons parlé un moment hier au café, je crois qu’il s’appelle Le Métro, au croisement de la rue de Belleville et de la rue des Pyrénées. Vous m’avez donné les coordonnées de votre blog, et je découvre que j’avais lu votre témoignage (sur votre blog) il y a deux ou trois semaines ! Je l’avais lu avec plaisir, tout en ressentant une certaine tristesse. Un monde perdu. J’ai vécu pendant deux ans en pleine campagne, dans le Cher. Pas très loin de Saint Amand Montrond, et de La Châtre. A bientôt peut-être ? Eric

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  23. LA POSTE est devenue au fil du temps un lieu ou le travail des Petits Travailleurs Tranquilles, s’est après des décennies d’assoupissement, un lieu ou l’on tente de rendre productifs et responsables des personnels que bercent les illusions de Sud PTT qui n’entend rien à l’économie, mais s’accroche à ses privilèges passéistes.et ses grèves.
    Ce bras de fer s’accompagne de suicides pour les plus faibles, ce qu’à connu aussi la grande jumelle, « France Télécoms » devenue Orange.
    Nous sommes à l’intérieur de l’Europe un pays de vieux, qui s’accrochent aux délires des trente glorieuses,
    il faut regarder comment travaillent et vivent nos voisins,
    L’exception française est un leurre pour les réac et les ignorants de tous poils.
    Cdlt HG

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    1. Bonjour HG,

      Merci pour ce commentaire édifiant…
      Du haut de mes trente ans, je suis donc une très « vieille » personne, on dirait… Pas de problème.
      A propos de « comment travaillent et vivent nos voisins » à « l’intérieur de l’Europe », je vous conseille la lecture de cet article d’Olivier Cyran, paru il y a quelques jours : https://www.monde-diplomatique.fr/2017/09/CYRAN/57833

      En vous souhaitant une bonne journée,

      Lily

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      1. Olivier Cyran est un allemand devenu français. Il a perdu complètement pied avec la réalité allemande, il est devenu militant, plus journaliste. Il raconte des belles histoires. Ce qu’il décrit existe mais est marginal, sans compter que nous avons en Allemagne absorbé les allemands de l’est, il y vraiment des cas difficiles. Je vis en Allemagne depuis 20 ans, tout n’est pas rose mais l’ascenseur social marche vraiment, et les réformes de Schröder y ont contribuées. Après les investissements dans l’éducation, les infrastructures et les services publiques sont vraiment déclinants depuis quelques années, nous le paierons si nous ne réinvestissons pas rapidement. Nous avons largement les moyens, il est urgent de le faire. La France est constituée de corps qui défendent leurs intérêts propres avec très peu de sens du collectif (sauf peut être la CFDT et dans certains cas Sud). Vu d’ici c’est vraiment frappant. Ici les salaires augmentent après la cure d’amaigrissement, les salariés sont dans les instances de gouvernance, la Poste Allemande, privatisé, c’est 2 x la Poste française en CA et marche mieux (envoi le matin, livraison le soir!). 3 fois plus rentable, 500.000 emplois, et des marchés à l’international pour soutenir la boite et les emplois. La Poste française parait beaucoup plus mal en point (cf dégradation de la rentabilité, et, in fine, des emplois).

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    2. Bonjour,
      Je suis sidéré par ce commentaire.
      1) il ne parle pas du sujet
      2) il a une très grosse méconnaissance de l’évolution des PTT depuis le 19 juillet 1990 (date de la catastrophe)
      Avant cette date il n’était pas rare de voir les facteurs
      faire les courses pour les usagers
      Rendre visite aux personnes fragilisées même s’il n’y avait pas de courrier à leur donner.
      prendre le courrier à faire partir y compris en ville
      monter les étages pour remettre un colis ou une lettre, maintenant ils vous demandent de descendre après vous avoir appelé à l’interphone.
      Terminer leur journée à 13-14:00 en l’ayant commencée à 6:00
      Il était normal aussi que le guichetier vous remplisse les formulaires, affranchisse votre courrier, facilite votre vie postale et ce immédiatement sans se préoccuper du temps passé avec chacun.

      Aujourd’hui tout cela est impossible car il faut impérativement respecter les horaires décidés par des personnes qui désormais n’ont jamais fait le travail qu’il doivent contrôler. Il faut faire des double ou triple tournée dans la même journée.

      Certes aussi le travail a été facilité par les nouvelles technologies mais le bénéfice n’en est aujourd’hui ni pour l’agent ni pour l’usager devenu un client.
      Le facteur n’a plus le temps de faire les petites courses, de faire un crochet dans sa tournée, l’usager n’est pas sûr d’avoir son courrier avant midi, en ville il n’est plus rare de voir la distribution se faire à 16:00.
      Ne parlons pas du J+1 qui est enterré depuis longtemps, ne parlons pas de l’hypocrisie de la poste qui invente la lettre verte alors que le pli non urgent faisait son office désormais non avons le j+1 non garanti (lettre rouge), le j+2 non garanti (lettre verte) et le j+n pour le non urgent
      Au niveau des guichets n’avez-vous donc pas remarqué que désormais que les automates en tous genres étaient devenus obligatoire pour les clients et non plus une solution supplémentaire pour le désormais client.

      Alors si je suis rétrograde à 61 ans de vouloir que le facteur distribue son courrier avant 12:00 et continue d’assurer le lien social, de vouloir que le guichetier fasse son travail et ne le fasse plus faire par l’usager, voire refuse de faire certaines opérations car ce n’est pas prévu sur son poste…
      Si vouloir que l’usager soit au cœur du service public, si vouloir que la technologie profite à tous sans détruire le rôle du service public alors oui je suis rétrograde et je vais même plus loin je le REVENDIQUE.
      Je peux d’autant être plus critique vis à vis des dirigeants actuels de La Poste que je suis entré dans cette grande maison en 1974.

      Amitiés

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  24. « ce lien social était gratuit »…euh, non. Il était payé par la surfacturation (énorme) des services d’un monopole d’état…donc payé par tous les français. Vous avez déjà comparé ce que ça coute en France d’envoyer une lettre (qu’on soit pauvre ou riche) ou un colis (avant la liberalisation) par rapport aux autres pays?
    Si on veut sauver ce service public, il faut anticiper, sinon ça va faire très mal, et ça fera passer le cas France Telecom pour une micro-crise.

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  25. Bonjour!
    Merci énormément pour cet article, j’ai été très émue en le lisant. Il est écrit d’une manière très vive, j’arrive à m’imaginer toutes les situations décrites en détail…
    C’est vrai que nous vivons dans un monde où de plus en plus de choses deviennent monétisées et où des choses que l’on faisait naturellement sont vues comme des services et les gens auxquels on les faisait comme des clients.
    Merci encore une fois pour cet article qui, paradoxalement, m’a fait plus sourrire et m’émouvoir que me sentir triste et sur lequel j’ai pensé et repensé au long de ce soir!

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